La Place centrale de Cugnaux, aujourd’hui place de l’Eglise, a peu changé en un siècle.

L’ancienne mairie, autrefois sur la place fut démolie en 1907 libérant l’espace. En bout de place, côté est, le « Couvent » resta en place avant d’être démoli en 1965/6.

On peut constater que même la spécialité des commerçants a peu changé à l’exception du tonnelier (1). On retrouve successivement un café (ARTIGUE)(2) / restaurant, une épicerie aujourd’hui supérette, une boulangerie.

Les immeubles ont été peu modifiés.

Deux histoires symboliques.

Dans les vieilles photos de Cugnaux, on trouve celle du dernier tonnelier de Cugnaux Joseph DESCLAUX ( 1854- 1928).
En 1926 il était le seul tonnelier de Cugnaux qui en 1866 en comptait 9. Cugnaux à l’époque n’était que vignes.

On trouve les descendants de Joseph DESCLAUX encore à Cugnaux….à la pharmacie NAUDIN-COCHET.

Un de ses fils Philippe mourut à la guerre de 14/18 et figure sur le monument aux morts de Cugnaux.

Sa fille Maria (1881-1962) épousa François Molinier résidant rue de la Vieille Eglise.

Leur fille, Madeleine (1903/1984), épousa Joseph FAURE, agriculteur dont la ferme était à l’emplacement du 71 avenue de Toulouse et du 12 rue du Petit-Barry.

C’est là que la jonction se fit avec la famille NAUDIN, « immigrant » d’Ariège en 1925. Leur fille Francine, future pharmacienne, épousa en 1944 Roger NAUDIN un des cinq frères NAUDIN. Leur fille Julienne, pharmacienne également, épousa en 1969 Paul COCHET, dont la famille avait « immigré » à Cugnaux en 1962 venant de la région parisienne. Aujourd’hui leur fils Julien est le pharmacien. La cinquième génération après Joseph Desclaux. Une vraie histoire Cugnalaise.

La maison du tonnelier, quelques années après sa mort, accueillit une famille d’immigré italien qui, après un séjour en Lorraine dans la sidérurgie, séjourna auparavant à Frouzins.

En effet depuis l’année 1925, Cugnaux vit arriver de nombreux immigrés italiens fuyant la misère et le fascisme. Au recensement de 1926, sur les 1026 habitants on comptait 87 « italiens », particulièrement dans les fermes (La Pourquarette, Hautpoul, Maurens…). A celui de 1921, il y avait zéro italien. En 1936 on était à 212 italiens sur 1524 habitants.

La famille de Dominique Rossetti, avec son frère et ses deux fils René(né en Italie) et Albert (né en 1927 en Lorraine), s’installa et transforma l’ancien atelier du tonnelier en salon de coiffure avant la guerre. (Les prénoms ont été francisés : Albert était Alvaro). L’intégration se fit sans problème.(Sur la photo du power point « Cugnaux Autrefois » présentée comme celle du conseil municipal de 1949, Albert Rossetti figure à droite du maire Jean Dardé. Il n’était pas conseiller municipal mais responsable du Comité des Fêtes.)

Albert fut aussi dirigeant de la Jeunesse Sportive Cugnalaise (JSC), ayant longtemps en charge l’équipe réserve. En 1984, Albert devint propriétaire des lieux, au décès de la petite fille de Joseph Desclaux. Son fils Maurice lui succéda et il prit sa retraite en 2018. Aujourd’hui le salon de coiffure a été remplacé par « Les Fleurs d’Ange », les autres commerces ayant conservé la même vocation qu’il y a 100 ans.

Deux anecdotes savoureuses pour montrer la vie de village.

1 – Donc à côté du tonnelier il y avait le café Artigue. Il pouvait donc arriver que les soirées soient bruyantes empêchant de dormir le tonnelier. Qu’à cela ne tienne, le lendemain matin le réveil était très matinal pour le cafetier.

Joseph Desclaux commençait à cinq heures du matin à taper sur ses barriques comme on le voit sur la photo. Le message était clair.

2 – Lors de la fête de l’école à la fin des années 50, qui se tenait devant la mairie et regroupait presque tout le village, l’instituteur très dynamique, M. Massat, avait monté avec sa classe un spectacle simulant la caravane du Tour de France. Voiturettes à pédales et slogans publicitaires.

A l’époque l’épicier sur la place, voisin du café Artigue, s’appelait Séménou. La voiture publicitaire censée le promouvoir avait comme slogan « DE CHEZ SEMENOU VOUS EN REVENEZ SANS UN SOU ! ». Hilarité générale parmi les spectateurs mais fort mécontentement de l’épicier…

Un « buzz » du feu de dieu qui anima les conversations pendant plusieurs jours. Le maire a du jouer les pompiers.

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