CUGNAUX :
LES DERNIÈRES VENDANGES

Les dernières vendanges cugnalaises se sont tenues par une belle matinée, pas trop chaude, le 7 septembre 2022.

Certes elles n’ont pas eu l’ampleur des vendanges d’antan, mais elles marquent l’attachement à de belles traditions et au travail de nos anciens.

C’est le cas de la vigne d’Oreste : un arpent de vigne au milieu des constructions, entretenu avec soin par les descendants d’Oreste.

On replante même quand il le faut de nouveaux pieds

Une main d’œuvre « hautement qualifiée » était mobilisée.

Le millésime 2022 est très prometteur après les succès du millésime 2016.

L’année 2021 avait été une année blanche.

L’analyse du jus à la sortie du pressoir laisse présager un degré d’alcool entre 11 et 12 degrés.

On est loin de certaines piquettes cugnalaises des années 50/60 qu’il fallait chaptaliser abondamment. On constatait à l’époque des pénuries de sucre dans les rayons des épiceries cugnalaises au mois d’octobre, car certains n’avaient pas stocké tout au long de l’année en prévision.

Cette vigne en milieu urbain est une richesse pour la biodiversité. Elle fait le régal des merles, féroces concurrents et … complices du viticulteur.

LE  MERLE  VENDANGEUR   !

Les mordants rayons du soleil
Assaillent la vigne d’Oreste.
Camouflées, les grappes en éveil,
Semblent pourtant faire la sieste. 

Soudain, plongeant comme un avion,
Voilà, sans tambour ni trompette,
Un merle, fier trilleur fripon
Qui, du raisin, va faire cueillette ! 

Légitimant sa quote-part
A cet étourdissant festin,
Des grappes gorgées de nectar,
Ce prédateur picore les grains. 

“Holà ! l’oiseau, que fais-tu là,
En goinfre squatteur de jardin ?”
“Mais quel déloyal homme ingrat,
J’ai souvent purgé ton terrain ! 

Larves, diptères et limaces
Infestaient tous les végétaux.
Regarde… d’eux, tu n’as plus traces,
Ce labeur vaut bien un cadeau…!” 

                                                                     Germaine Miatto (septembre 2021)

DISCRETES  VENDANGES 

En cette matinée, à l’aube de l’automne,
Où l’été capricieux refuse de partir,
La vigne d’Oreste (*), aux vendanges se donne,
Ses fruits gorgés de jus, sous les mains vont s’offrir.

La verte frondaison au trésor si précieux,
Tels David et Goliath, a rudement lutté,
Affrontant le soleil et ses langues de feu,
Pour garder sagement les grappes bien cachées.

Les cueilleurs sont fin prêts, ils entrent dans la vigne,
A chacun son sillon. Les ceps aux feuilles d’or
Les reçoivent à leur pied, leur donnant comme un signe,
Faisant courber le dos, au bout de leurs efforts.

Les ronds grains mordorés, transpirent de bonheur,
Le strident chant d’un coq surgit dans le silence,
Couvrant soudain le cliquetis des sécateurs,
Les seaux lourds , au bout des doigts crispés, se balancent.

Alors, dans le fouloir, fuse le jus ambré,
C’est comme une chanson qui traverse la tête,
Se diffuse dans l’air une senteur d’été,
Puissante et enivrante tel bouquet de violettes.

Le précieux élixir et son parfum sucré,
Dans l’antre frais du chai, discret, sommeillera.
La juste récompense d’une belle journée
Pour ce rude labeur, entre les échalas. 

                                                                              Germaine Miatto (septembre 2022)
                                                          (*) la vigne de mon père

LES VENDANGES D’ANTAN

Cugnaux au dix-neuvième siècle, et cela jusqu’au grand gel de 1956, était une terre de vignes.

Dans la monographie communale de 1885, M. Théodore Proudhom, instituteur de l’école publique de garçons, décrit une situation de quasi monoculture.

Le vin de l’époque semblait avoir quelques qualités.

A travers quelques photos nous allons retrouver les vendanges d’antan.
Il manquera les repas de fin de journée des vendangeurs qui étaient très savoureux en propos épicés.

Vendanges Chemin de la Cloche en 1909

VESTIGES