AVENUE DE TOULOUSE CENTRE

Que constate-t-on en comparant les trois photos (ci-après) étalées sur plus d’un siècle.

Le clocher reste visible en bout de perspective. L’immeuble réalisé (Autre Regard/ Stephan) n’en a caché qu’une faible partie n’altérant pas trop la perspective.

Certaines maisons ont été rehaussées (on savait faire de la « densification » déjà) sur le côté gauche (côté pair). A droite (côté impair) la situation a été plus mouvementée, car seule la maison Gaspard (n°21 et 23), l’ancienne boulangerie du 15 et la maison du n°9 n’ont pas été remplacées par des immeubles, pas forcément bien intégrés. La rue des Tourelles a été ouverte pour urbaniser l’arrière.

Photo n°1 : la charette est garée devant le « limonadier ». C’est ainsi que l’on qualifiait à l’époque un débit de boisson.

Le début du vingtième siècle a vu l’arrivée de la famille Vincens avec Charles le père, son épouse Clotilde et son fils Achille, recensés en 1906 comme limonadiers et négociants à ce même emplacement.

Odette Vincens, fille d’Achille, née en 1910, épousa Gérard Rémy (voir fiche JSC), et géra le café jusqu’aux années 60, avant de le mettre en gérance. Ainsi pour les cugnalais le café Vincens, devint le café Rémy tout en étant le « Café des Sports », siège de la JSC. Aussi les jeunes ados (garçons), s’y retrouvaient régulièrement. C’était aussi le lieu de rendez- vous le samedi soir avant de partir en boîtes ou vers les fêtes locales. Le co-voiturage était déjà pratiqué.

La famille Rémy accueillit avec sympathie tous ces jeunes cugnalais même s’ils n’étaient pas des consommateurs.

Aujourd’hui au même emplacement on trouve le restaurant « Le Victoria ».

En septembre 1969, Christian Lacaze, après un séjour de plusieurs années dans la restauration londonienne, ouvrit à quelques dizaines de mètres son café « Chez Christian », associé à un mini golf. Vu la proximité générationnelle, le centre de gravité de la jeunesse cugnalaise se déplaça chez Christian.

La mort tragique de Christian en 1973 marqua une rupture.

Aujourd’hui à la place se trouve le bar l’Eclipse.

La rue actuelle présente une accumulation d’enseignes sans homogénéité graphique créant une vraie pollution visuelle.

Les luminaires sont du même « design » qu’il y a 120 ans !!!

Quelques dizaines d’années plus tard : la voirie s’est améliorée, charrettes et chevaux sont remplacés par des voitures, l’électricité est installée… le café Vincens est toujours là ainsi que le charron Delhon au bout de la rue à gauche. Un membre de la famille Gaspard est sur le pas de son portail.